mercredi 28 octobre 2015

Et moi je fais quoi ?

Pour Alice, comme pour beaucoup d'expatriées, le mois de septembre était celui de la rentrée. Scolaire tout d'abord. Installer chaque enfant dans son rythme d'études et d'activités parascolaires ou sportives est de toute première importance.

Vient ensuite une période de rattrapage des diverses tâches laissées en souffrance pendant l'été. A cause des vacances, de la présence quotidienne des enfants, des voyages ici ou ailleurs, de températures estivales qui incitent plus au farniente qu'à l'activité, à cause d'un rythme autre et, avouons-le, bienvenu. Parmi ces tâches, on trouve par exemple, les lessives extraordinaires d'après les camps, le tri des vêtements trop petits ou usés, le tri des chaussures, des jouets, le rangement des placards, le grand nettoyage des armoires de la cuisine, de la cave, du garage ou encore du courrier en attente, voire des factures...


Lorsque est passée la rafale des réunions de parents à l'école, arrive le moment tant attendu de la découverte de plages de temps disponibles dans le planning hebdomadaire. Enfin !  Bonheur.


Le soulagement est de courte durée car presqu'immédiatement surgit la question "ET MOI JE FAIS QUOI MAINTENANT ? " 
Vertige.

Entre bonheur et vertige Alice oscille  et se trouve a quia. Elle ressent le désir profond d'entreprendre quelque chose. Cela ne devrait pas être compliqué. Eh bien si ! Alice réalise peu à peu que chaque année c'est comme si elle devait réinventer sa vie en septembre. Et là il y a quelque chose qui coince dans ce processus.

La nécessité répétée de travailler à un réseau social qui s'effrite sans cesse : plusieurs de ses amies sont parties vers d'autres destinations. L'exigence de chercher en elle-même l'énergie de se mettre une fois de plus en mouvement se fait jour.

Et si elle ne fait rien ? La tentation du repli dans la bulle individuelle ou familiale n'est pas loin.  Alice sait que ce confort, si tentant soit-il, est limité et qu'elle se heurtera aux parois de sa bulle. Quelques années de vie en expatriation lui ont appris qu'une famille d'expatriés a besoin d'air pour vivre sereinement et pour que chacun puisse s'épanouir.

Le moment est venu pour Alice de creuser dans ses ressources afin de sortir d'elle-même et de chez elle avec élan et d'établir  de nouvelles connaissances, de se faire des amies, de tisser du lien social.


Un bouquet de questions accompagne ce mouvement vers l'extérieur. Vers quoi se diriger ?  Quelles activités vont occuper ses journées ? Qu'est-ce qui fait du sens ? Qu'est-ce qui va nourrir la croissance personnelle ? Quel est le chemin qui va mener  à  un équilibre renouvelé ? Comment combiner disponibilité pour les proches et épanouissement individuel ?

Le défi qui se rappelle avec force au retour de l'automne peut être l'occasion de réinventer sa vie.


Alice, Yes you can !

Anne